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14 morts en Mars: Amnesty International nomme le coupable

Amnesty International a désigné le coupable des 14 morts lors des émeutes de mars 2021 : les forces de l’ordre

Lors des manifestations, qui se sont déroulées du 3 au 8 mars 2021, lors de l’arrestation de Ousmane Sonko, quatorze (14) personnes ont été tuées dans les villes de Dakar, Bignona et à Diaobé. Parmi ces victimes, douze (12) ont été tuées par balles, dont certaines, au dos et au cou, dont trois (3) enfants âgés de 12, 16 et 17 ans.

Deux de ces enfants ont été tués alors qu’ils ne se trouvaient pas aux manifestations, mais étaient à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Près de 590 manifestants ont également été blessés au cours de ces 5 jours de manifestations dans plusieurs villes du pays.

Dans son rapport de 512 pages publié hier, Amnesty International accuse les forces de l’ordre et de défense d’être responsables de ces 14 morts des émeutes de mars 2021.

Selon Seydi Gassama, les forces de l’ordre ont usé de façon létale les armes contre les manifestants.

Selon Amnesty International, « 14 personnes sont décédées du fait d’un usage inapproprié des armes létales par la police ou la gendarmerie. »

Les forces de l’ordre ont utilisé la force de façon excessive parfois étant accompagnées par des hommes en civil », fustige Seydi Gassama. Il estime que l’État a été « irresponsable » laissant les forces de l’ordre opérer dans ces conditions pour le maintien de l’ordre.

Le gouvernement avait annoncé en avril 2021, lors d’une conférence de presse, l’ouverture d’une commission d’enquête pour établir les circonstances de ces incidents et sanctionner le cas échéant les responsables.

Mais aucune information n’a été donnée sur la mise en place de cette commission d’enquête et au mois de décembre 2021, le président de la République Macky Sall a annoncé qu’elle n’était plus à l’ordre du jour, et qu’une procédure judiciaire avec des enquêtes sur ces incidents était en cours.

Un an après les émeutes, le besoin de vérité et de justice reste urgent pour les familles des 14 personnes tuées dont 12 à la suite de tirs par balles par les forces de défense et de sécurité.

« Il n’y a plus de temps à perdre. La justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux », a déclaré Seydi Gassama, directeur de la Section Amnesty International au Sénégal.

Il déplore qu’aucun acte d’instruction ne soit à ce jour lancé. « Donc les instructions du président de la République ne concernent pas les personnes qui ont porté plainte. Nous n’accepterons pas que la mort de ces 14 personnes puisse passer par pertes et profits… », prévient-il.

Amnesty demande aux  autorités sénégalaises d’être transparentes sur l’évolution de l’enquête , faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et familles de participer au processus judiciaire.

Une tendance à l’impunité

Au cours de ces dernières années, les procédures pour usage excessif de la force ou homicides illégaux par les forces de police sont rarement arrivées à leur terme au Sénégal. La mort de Fallou Sène, étudiant, tué par balles par la police, le 15 mai 2018, lors d’une manifestation à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, n’a ainsi toujours pas été élucidée, malgré l’ouverture d’une enquête.

L’impunité pour les cas d’usage excessif de la force contre des manifestants risque de faire souche si les responsabilités ne sont pas établies pour les manifestations de mars 2021 et que les réparations aux familles et la garantie de non-répétition ne sont pas garanties.

Amnesty exhorte les autorités sénégalaises à garantir que les forces de défense et de sécurité respectent et protègent le droit à la vie et le droit à la réunion pacifique de la population sénégalaise en conformité avec les Lignes directrices de la Commission Africaine des droits de l’Homme et des Peuples pour le maintien de l’ordre par les agents chargés de l’application des lois lors des réunions en Afrique.

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