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Rétrospective du procès inédit de l’Imam Alioune Badara Ndao

L’Imam Alioune Badara Ndao est décédé hier lundi, des suites d’une courte maladie. Le journal Rewmi fait un retour sur son procès qui a connu plusieurs rebondissements.

Derrière sa longue barbe blanche, l’imam Alioune Badara Ndao est devenu le visage d’un feuilleton judiciaire inédit au Sénégal, sur fonds de suspicion de création d’une base jihadiste et de liens avec les organisations terroristes Daesh et Boko Haram.

En effet, il a été attrait à la barre de la chambre criminelle avec ses co accusés pour, entre autres, actes de terrorisme et d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste.

Le procès, ouvert en avril dernier, aura duré trois mois. L’imam Ndao, lui, est en prison depuis 2015. Ce jeudi 19 juillet 2018, le juge Samba Kane l’a relaxé des principaux chefs d’accusation, dont « apologie du terrorisme », « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et « blanchiment de capitaux », pour lesquels le parquet avait requis trente ans de prison.

Le prédicateur de la mosquée de Kaolack a toutefois été jugé coupable de « détention illégale d’arme » et condamné à un mois de prison avec sursis. « La justice a démontré que les chefs d’accusation les plus lourds dirigés contre notre client étaient infondés. L’imam Ndao a été impliqué à tort dans cette affaire. Son seul malheur est d’avoir été en contact avec des gens poursuivis pour des affaires de terrorisme. Le parquet a fait un excès en l’impliquant », estime Me Babacar Ndiaye, avocat de l’imam.

Une relaxe accueillie comme un jugement divin par les fidèles de l’imam, venus en nombre et qui, à la prononciation du jugement, se sont jetés au sol en criant « Allah Akbar ».

Jusqu’à vingt ans de prison ferme

Au prétoire, les co-prévenus de l’imam ont été condamnés à des peines bien plus sévères, s’échelonnant de cinq à vingt ans de prison. La plus lourde a été attribuée à Makthar Diokhané, considéré comme étant la tête pensante de la cellule terroriste présumée.

Une affaire d’une ampleur hors norme

Avec 29 co-prévenus jugés à l’ouverture du procès en avril, l’affaire de l’imam Ndao est d’une envergure sans commune mesure au Sénégal. Par son ampleur, et par la gravité des faits reprochés. En substance, les 30 prévenus sont accusés d’avoir voulu installer une base jihadiste en Casamance, dans le sud du Sénégal, afin d’établir un vaste réseau ouest-africain, étendu à la Gambie, la Guinée ou la Guinée-Bissau.

L’imam Alioune Badara Ndao a été relaxé en première instance. Les 29 co-prévenus, dont Makthar Diokhané, le « cerveau » présumé, ont été condamnés à des peines allant jusqu’à vingt ans de prison.

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