D’après un nouveau bilan fourni par le Comité central des médecins soudanais, la dispersion du sit-in par les forces armées, ce lundi à Khartoum a fait au moins 35 morts et des centaines de blessés.
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Il s’agit d’un nouveau bilan provisoire fourni par ce comité proche du mouvement de contestation. Lundi, les forces soudanaises sont violemment intervenues contre les manifestants qui campaient depuis des semaines devant le QG de l’armée à Khartoum, la capitale du pays. Alors que les militaires gouvernent le pays depuis la chute du président Omar el-Béchir, les manifestants réclament la transmission du pouvoir aux civils.
Lundi, l’Alliance pour la liberté (ALC), fer de lance de la contestation, avait immédiatement accusé l’armée d’être responsable de ce bain de sang annonçant « l’arrêt de tout contact politique et des négociations » avec le Conseil militaire de transition.
L’ALC a également lancé un appel, lundi, à « la grève et la désobéissance civile totale et indéfinie à compter d’aujourd’hui ».
Des élections organisées dans un délai de neuf mois
L’armée a, quant à elle, nié avoir tenté de mettre un terme à la contestation expliquant que les forces de sécurité avaient cherché à intervenir dans une zone « dangereuse » proche du sit-in.
Mardi, le chef du Conseil militaire de transition, le général Abdel Fattah al-Burhane a annoncé que le pouvoir en place avait décidé « de cesser de négocier avec l’Alliance pour la liberté et le changement » ainsi que « d’annuler ce qui avait été convenu et de tenir des élections dans un délai de neuf mois ». Il a également précisé que ces élections se tiendraient sous « une supervision régionale et internationale ».
L’opération de lundi avait suscité de nombreuses critiques à l’étranger. Les Etats-Unis et l’ONU ont condamné la dispersion violente du sit-in. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont demandé une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette réunion, à huis clos, devrait se tenir ce mardi, selon des diplomates. De son côté, le général Burhane a promis l’ouverture d’une « enquête sur les événements » et a invité le procureur général à en prendre la responsabilité ».