Le Mouvement pour la défense et la démocratie (M2D) a, ce mercredi, présenté le mémorandum qu’il a élaboré à propos des événements dramatiques qui ont ensanglanté le Sénégal durant la période de février à mars 2021. Le mouvement a voué aux gémonies le président de la République qu’il qualifie de « tueur en série d’opposants politiques » et s’en est également pris au procureur de la République.
Pour mieux expliquer les accusations qu’il porte sur le président de la république, le mouvement est revenu sur l’affaire Karim Wade et Khalifa Sall mais également sur les faits de viols et de menaces de morts qui sont accusés à Ousmane Sonko. Ce dernier a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire. « Depuis son accession au pouvoir en 2012, le Président Macky Sall s’acharne à anéantir toute possibilité d’alternance politique en instrumentalisant le pouvoir judiciaire et à défaut d’obtenir un ralliement politique inconditionnel des leaders de l’opposition », indique le document. Lequel signale qu’en 2019, les sieurs Karim Meissa Wade et Khalifa Ababacar Sall étaient perçus par le Président Macky Sall comme une menace pour l’obtention par lui d’un second mandat. « Ces derniers ont été privés de leurs droits électoraux et Idrissa Seck, deuxième de l’élection présidentielle, a rejoint la coalition au pouvoir.
Cette conjonction de circonstances fait de Ousmane Sonko, député à l’Assemblée nationale, arrivé troisième à la présidentielle, une sérieuse entrave aux tentatives illégales et antidémocratiques de monarchisation du Sénégal par Macky Sall et son régime » mentionne le document. Selon le M2D, la tentative de liquidation de Ousmane Sonko, considéré comme un farouche opposant, entre en droite ligne de l’accomplissement de ce dessein anti-démocratique déroulé depuis 2012.
Les conséquences tragiques qui en ont découlé sont donc de l’unique, pleine et entière responsabilité du Président Macky Sall. « Si pour écarter Karim Wade et Khalifa Sall, le régime anti-démocratique de Macky Sall a procédé par des accusations d’enrichissement illicite et de malversations, la méthode utilisée pour en finir définitivement avec Ousmane Sonko est beaucoup plus pernicieuse. Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, on a utilisé le corps de la femme comme arme pour liquider un opposant gênant et tenter sans succès de diviser le pays en instrumentalisant les associations de défense des droits de la femme », a relevé le M2D pour s’en désoler.
Le Procureur en prend pour son grade
Toutefois, le mouvement de l’opposition précise que le scénario mal ficelé et la fuite des procès-verbaux ont vite mis en lumière un complot et compromis un funeste projet. « Pour réussir son coup, le Président Macky Sall n’a pas hésité à manipuler une jeune femme qui a mal joué son rôle », dénonce le M2D, faisant référence à la jeune masseuse Adji Sarr, tout en dénonçant « la manière par laquelle le procureur s’est illustré dans cette affaire. »
Dans le traitement judiciaire de l’affaire, souligne le M2D, « l’Etat qui a usé de toutes les formes d’illégalités et de violences pour diligenter le dossier, commettra une panoplie d’entorses au dispositif juridique et réglementaire y relatif, et finira par convaincre l’opinion nationale et internationale de la réalité d’une cabale politique dès les premières heures de l’affaire ».
Selon le mouvement, l’intention véritable du Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye a été trahie par le fait qu’il n’avait qu’un seul objectif, « celui de délivrer le plus rapidement possible un mandat de dépôt contre le député Ousmane Sonko, au point de violer son immunité parlementaire par une convocation irrégulière à la Section de Recherches de la Gendarmerie nationale. Le Doyen des juges d’instruction ayant décidé du placement sous contrôle judiciaire, il n’a pas relevé appel ».
De l’avis du M2D « les auteurs de ce complot, appuyés par leur bras judiciaire symbolisé par le Procureur de la République, ont abusé dans la flagrance des droits d ’Ousmane Sonko en violation des dispositions pertinentes de la Constitution et des lois nationales, des instruments juridiques régionaux et internationaux ».