Inauguré à grand pompe, l’heure est au remboursement. Le Sénégal devra rembourser la dette qui a servi à construire le Train express régional (TER) qui a coûté, selon le gouvernement 780 milliards de francs hors taxes.
«Il faudra puiser dans les recettes gazières pour rembourser la dette du TER, plus de 50 milliards par an», affirme le député et économiste Mamadou Lamine Diallo. D’après lui, le train a été financé à coups d’endettement extérieur gagé sur les recettes gazières futures. «Outre les sommes détournées lors de la réalisation de ces infrastructures par les prédateurs de BBY, ces investissements ne sont pas bien orientés. Par eux-mêmes, ils ne permettent pas de rembourser la dette contractée; il faudra l’argent du gaz naturel», poursuit le leader du mouvement Tekki.
Dans cette perspective, dit-il, il faut s’assurer que les volumes déclarés produits par l’opérateur BP ou Woodside sont réels. Selon lui, c’est une question fondamentale, pour les pays pauvres, qui demande expertise technique et patriotisme. Le député affirme que le ministère chargé des hydrocarbures a l’obligation de s’associer aux compétences sénégalaises en la matière. Évidemment, souligne l’économiste, les contrats de vente de gaz naturel liquéfié devront être rendus disponibles. Le député indique par ailleurs que les scandales à répétition font froid au dos. «Comment La Poste peut devoir 200 milliards à l’Etat du Sénégal ? Où est passé cet argent? Qui en a profité ? Le plus grave, un rapport du Fmi avait alerté et j’en avais parlé. A l’époque, on en était à environ 130 milliards. C’est donc fait exprès», s’offusque le député, membre de l’opposition.