Le gouvernement malien a arrêté 49 « soldats » ivoiriens à l’aéroport de Bamako hier et a annoncé aujourd’hui qu’il avait saisi la justice pour les juger en tant que mercenaires présumés, après avoir recueilli leurs déclarations et entendu « quatre versions différentes » de leur mission.
Dans un communiqué, le gouvernement explique que ces présumés soldats sont arrivés à Bamako sur deux vols entre onze heures du matin et une heure de l’après-midi, avec « des armes et des munitions » ainsi que du matériel militaire.
Parmi eux, indique la note, se trouvaient trente agents des forces spéciales. Ils ont atterri, selon l’exécutif malien, sans l’autorisation requise pour entrer dans le pays et n’avaient aucun document attestant de leur mission.
Selon le gouvernement de transition, la « véritable mission » de ces personnes est inconnue, et leurs passeports les présentent comme des étudiants, des chauffeurs, des maçons, des mécaniciens ou des peintres.
Mission confidentielle
La note précise que lors de leur interrogatoire, ils ont donné quatre versions de leur travail dans le pays : que leur mission était confidentielle, qu’ils faisaient partie de la rotation des soldats de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), qu’ils allaient protéger la base logistique de la compagnie aérienne Sahelian Aviation Services et qu’ils se préparaient à protéger le » contingent allemand « .
Le porte-parole de la mission de l’ONU, Olivier Salgado, a déclaré que ces soldats ivoiriens « ne font pas partie d’un des contingents de la MINUSMA, mais sont déployés depuis plusieurs années au Mali dans le cadre d’un soutien logistique pour le compte d’un de nos contingents ». Il précise que leur arrivée en tant que relève aurait été communiquée au préalable aux autorités nationales. Ils travaillent pour une société allemande sous contrat avec la mission de l’ONU, connue sous le nom de « Sahelian Aviation Services« .
Le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, a déclaré qu’ils mettraient fin à l’activité de protection des Services d’aviation sahéliens par les forces étrangères et exigeraient leur départ du territoire malien. Le gouvernement a également invité « la compagnie aérienne » Sahelian Aviation Services « à confier désormais sa sécurité aux forces de défense et de sécurité maliennes », a-t-il précisé.
Les autorités maliennes affirment avoir contacté les autorités ivoiriennes et leur avoir dit qu’elles n’étaient pas au courant de la présence de militaires ivoiriens dans le pays. La Minusma, pour sa part, leur a indiqué qu’aucune rotation militaire n’était prévue.
En réponse, le gouvernement a annoncé qu’il avait saisi les tribunaux maliens, au motif que l’obligation de les informer de leur déploiement avait été violée et qu’ils représenteraient un risque pour la sécurité extérieure de l’État et son intégrité territoriale.