La Synergie des organisations de la société civile pour la paix (SOS/Paix) appelle le chef de l’Etat et le leader de l’opposition, dans une déclaration faite lundi a la presse, à entretenir « un dialogue direct », en vue d’ »une sortie de crise immédiate » au Sénégal, à la suite des violences politiques a l’origine de la mort de 16 personnes au moins.
»Pour une sortie de crise immédiate, nous appelons à un dialogue direct entre les deux principaux protagonistes de ces événements, le président de la République, Macky Sall, et l’opposant Ousmane Sonko, président de Pastef », affirment ces organisations.
SOS/Paix « s’engage à rencontrer » les leaders politiques concernés, « dans les plus brefs délais », pour « faciliter une sortie de crise définitive ».
La déclaration a été faite aux journalistes par ses leaders, dont Boubacar Ba (Forum du justiciable), Moundiaye Cissé (ONG 3D), Ababacar Fall (GRADEC), le professeur Babacar Guèye (COSCE), Sadikh Niass (RADDHO), Abibatou Samb (ONDH), Cheikh Oumar Sy (OSIDEA) et Khady Fall Tall (AFAO).
Ces leaders de la société civile ont invité Macky Sall et Ousmane Sonko à se parler directement, à la suite d’émeutes ayant fait au moins 16 morts et d’importants dégâts matériels, selon un bilan officiel.
Les violences ont éclaté jeudi, après que M. Sonko a été condamné par la chambre criminelle du tribunal de Dakar à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Il était jugé pour viol et menaces de mort à l’encontre d’Adji Sarr, une ex-employée d’un salon de beauté à Dakar.
Le tribunal a disqualifié les faits de viol et de menaces de mort pour lesquels il était poursuivi en corruption de la jeunesse.
La peine de prison est susceptible de l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2024, pour laquelle il s’est déclaré candidat, affirment ses avocats, se basant sur le Code électoral du pays.
« Notre cher pays, le Sénégal, est dans une instabilité politique, sociale et économique permanente […] Les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants ont occasionné une quinzaine de morts et d’importants dégâts matériels. Ils menacent gravement les fondements de la démocratie et de la République et remettent en cause la paix et la stabilité de notre pays », s’indignent les 20 organisations de la société civile.
Elles appellent « les acteurs au calme et à la sérénité, pour un retour rapide de la paix et de la stabilité ».
De même exhortent-elles « le gouvernement à tout mettre en œuvre pour restaurer l’ordre et la sécurité des personnes et des biens, dans le strict respect des droits de l’homme ».
Le professeur Babacar Guèye et les autres leaders de la société civile invitent aussi « les acteurs de l’opposition et du pouvoir à privilégier un dialogue franc et sincère pour trouver des consensus forts, permettant de surmonter les épreuves que traverse notre pays ».
Ils souhaitent aussi que « les acteurs politiques de tous bords » fassent preuve de « plus de retenue en prenant des mesures de décrispation et en appelant les manifestants à s’abstenir de tout acte de violence ».
SOS/Paix propose aux pouvoirs publics de « réduire la population carcérale en libérant les détenus de délit mineur ou d’opinion ».
Selon la Police nationale, quelque 500 personnes ont été arrêtées lors des émeutes, entre jeudi et dimanche.
« Nous saluons l’effort de retenue et de patience des forces de défense et de sécurité, malgré les incidents déplorables », affirment les organisations de la société civile.
Elles invitent les autorités sénégalaises au « rétablissement du réseau » Internet, qui fait l’objet de restrictions en raison des messages de « haine » qu’il permet de véhiculer, selon le gouvernement.