Le SENEGAL, pays situé à l’ouest de l’Afrique, est connu pour sa stabilité politique et sa démocratie enracinée. Cependant, ces dernières années, des signes alarmants de recul démocratique ont commencé à se manifester.
Le président sortant, Macky Sall, a occupé le poste depuis 2012, succédant ainsi à Abdoulaye Wade. M.Sall a été réélu lors des élections présidentielles de 2019, mais de nombreuses voix critiques se sont élevées quant à la crédibilité de ces élections. Les opposants affirment que le Conseil constitutionnel, chargé de valider les résultats, favorise le pouvoir en place et rejette les plaintes des candidats de l’opposition. Le scrutin présidentiel de 2019 a été marqué par une forte coalition des partis de l’opposition, espérant un changement de leadership au Sénégal. Cependant, Macky Sall a remporté la victoire dès le premier tour, mettant ainsi fin aux chances de l’opposition de remporter le deuxième tour. Cette situation a suscité des doutes quant à l’équité du processus électoral. De plus, des allégations de pratiques malsaines ont émergé.
Des poursuites judiciaires sont politiquement motivées
Des politiciens influents, tels que le maire de Dakar, Khalifa Sall, ont été emprisonnés pour des accusations d’enrichissement illicite. Certains estiment que ces poursuites judiciaires sont politiquement motivées, visant à écarter les adversaires potentiels et à consolider le pouvoir en place. L’opposition, composée de partis tels que le Parti démocratique sénégalais PDS et le Parti socialiste, accuse également le gouvernement sénégalais de manipuler les listes électorales pour favoriser le parti au pouvoir. Des querelles de leadership au sein de ces partis ont également affaibli l’opposition et ont permis au président sortant de tirer avantage de la situation. Le recul démocratique au Sénégal se reflète également dans le manque de liberté de la presse. Des journalistes et des médias indépendants ont été victimes d’intimidation et de harcèlement, limitant ainsi leur capacité à informer objectivement le public. Les médias d’État sont également accusés de partialité en faveur du gouvernement. En outre, la répression des mouvements de contestation s’est intensifiée ces dernières années. Des manifestations pacifiques ont été dispersées de manière violente par les forces de l’ordre, et des militants de la société civile ont été arrêtés et emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions. La montée de l’extrémisme religieux dans certaines régions du pays, comme la Casamance, a également contribué à fragiliser la démocratie sénégalaise. Les tensions ethniques et religieuses ont conduit à des affrontements violents et ont créé un climat d’insécurité.
Préserver les valeurs démocratiques du pays
En dépit de ces signes de recul démocratique, de nombreux citoyens sénégalais continuent de se battre pour préserver les valeurs démocratiques du pays. Des organisations de la société civile, des militants des droits de l’homme et des intellectuels s’efforcent de promouvoir la transparence électorale et de protéger les droits fondamentaux des citoyens. La communauté internationale joue également un rôle essentiel dans la préservation de la démocratie au Sénégal. Les nations étrangères, les organisations régionales et les observateurs électoraux doivent surveiller de près les élections sénégalaises, encourager un processus électoral équitable et fournir un soutien aux défenseurs de la démocratie.
En conclusion, bien que le Sénégal ait longtemps été considéré comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest, il fait face à des défis majeurs en matière de recul démocratique. Les élections présidentielles controversées, la répression des mouvements de contestation et les atteintes à la liberté de la presse sont autant de symptômes inquiétants. Il est crucial de s’attaquer à ces problèmes, de renforcer les institutions démocratiques et de préserver les droits fondamentaux des citoyens pour garantir un avenir démocratique et prospère au Sénégal.