Bassirou Diomaye Faye, secrétaire général de l’ex Pastef, sera candidat à la présidentielle sénégalaise du 24 mars prochain. Ce compagnon d’Ousmane Sonko promet monts et merveilles au peuple sénégalais, et surtout jure de renverser le « système ». Mais faut-il faire confiance à cet homme au discours radical mais n’ayant jamais occupé de postes de responsabilités ? A-t-il les capacités de diriger un pays comme le Sénégal ? Après plusieurs revirements ces dernières semaines, l’élection présidentielle au Sénégal se tiendra finalement le 24 mars prochain. Elle se fera sans le président sortant Macky Sall, qui a épuisé ses deux mandats réglementaires. Ousmane Sonko, le leader de l’opposition sénégalaise n’y prendra pas part, non plus, en raison de son inéligibilité. Il est toujours en prison pour « diffamations », « injures » et « faux ».
Bassirou Diomaye Faye veut remettre tout en cause
Mais le leader de l’ex Pastef sera candidat par procuration. En effet, son parti a mis en selle son bras droit, Bassirou Diomaye Faye, lui aussi détenu mais qui devrait bénéficier d’une remise en liberté dans les prochains jours. Se présentant comme le candidat de l’opposition antisystème, cet énarque reprend les idées de son mentor. Dans son programme, il propose notamment la suspension des accords de pêche avec l’UE, la révision des contrats sur les hydrocarbures, la création d’une monnaie nationale et la réforme du régime politique. Le classique pour un candidat populiste et nationaliste.
Bassirou Diomaye Faye joue à l’apprenti argentier
Bassirou Diomaye Faye veut clairement envoyer les Sénégalais à l’aventure, une aventure dont la destination n’est pas certaine. Pourquoi ? D’abord parce que le candidat de l’ex Pastef n’a aucune expérience en tant que dirigeant. Son amateurisme pourrait notamment provoquer une crise économique sans précédent, avec une inflation record. En cause, la création d’une monnaie nationale, alors qu’il ne sait absolument rien sur la politique monétaire. On craint que cette devise finisse comme le franc guinéen et l’ouguiya mauritanienne.
La vice-présidence problématique pour la démocratie sénégalaise
Les Sénégalais préfèrent que leur pays conserve le Franc CFA, plus stable et forte. Il faudra simplement réviser la gestion et la fabrication de cette monnaie commune ouest-africaine. Par ailleurs, on soupçonne Bassirou Diomaye Faye de vouloir tuer la démocratie sénégalaise, tant enviée en Afrique, avec son intention de créer un poste de vice-président. En effet, en cas de décès ou d’incapacité du président à diriger, le vice-président prendrait le relais alors qu’il n’a pas été élu par le peuple.
Une marionnette aux mains d’Ousmane Sonko
Aussi, la création de cette fonction conduirait le Sénégal vers le scenario russe avec Dimitri Medvedev et Vladimir Poutine. Celui-ci reste le véritable patron, même quand Medvedev occupe le Kremlin. Bassirou Diomaye Faye pourrait n’être qu’une marionnette d’Ousmane Sonko, qui dirigerait le Sénégal depuis sa prison. On peut croit en cette éventualité d’autant que le candidat (à défaut) de l’ex Pastef n’a aucun charisme et aucun leadership. Il pourrait d’ailleurs devenir un jouet aux mains de puissances étrangères. Le Sénégal mérite mieux. Il a besoin d’un politique crédible, pragmatique et compétent.
Un salafiste grandeur nature ?
Par ailleurs, l’inexpérimenté Bassirou Diomaye Faye devrait lever les doutes sur ses relations supposées avec les salafistes. Et c’est là un point crucial. Le député Cheikh Seck l’a récemment attaqué ouvertement en le traitant de « sommet du salafisme » et de « salafiste grandeur nature ». Le parlementaire dit-il vrai ? Le pote d’Ousmane Sonko serait-il un islamiste camouflé ? Si c’est le cas, il devrait laisser tomber le masque pour que les Sénégalais choisissent leur président en toute conscience. Ou du moins se défendre et s’innocenter car il s’agit d’une accusation assez grave.