Les propos du ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou, sur l’affaire Wagner ne sont pas du goût des autorités du Mali. «Le gouvernement malien condamne et rejette ces propos inacceptables, inamicaux, et condescendants », peut-on lire dans un communiqué du gouvernement malien.
Sur RFI, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou, s’est exprimé à l’issue du sommet extraordinaire de la Cédéao qui s’est tenu jeudi 16 septembre à Accra. Le chef de la diplomatie du Niger dénonçait avec force tout projet de faire venir des mercenaires russes au Mali. « Si les militaires maliens ne rendent pas le pouvoir en février prochain, les sanctions internationales contre Bamako seront sévères », avait également annoncé le ministre des Affaires étrangères du Niger. Des propos auxquels Bamako a vivement réagi.
« Dans la mesure où le Niger n’assume pas la Présidence en exercice de la CEDEAO, le Gouvernement de la République du Mali s’interroge à quel titre son ministre s’érige en porte parole de l’Organisation dont les décisions et recommandations sont clairement énoncées dans le communiqué final du Sommet », peut-on lire dans le communiqué du gouvernement malien, en date du 17 septembre 2021.
« Le Gouvernement de la République du Mali condamne fermement et rejette ces propos inacceptables, inamicaux et condescendants de la part d’un responsable dont le pays a toujours entretenu d’excellentes relations avec le Mali » déclare le communiqué. Et d’ajouter que le Mali « ne permettra à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il doit solliciter ou pas. »
Une récidive du nouveau pivot de la France au Sahel
Cette sortie inopportune du ministre Hassoumi Massaoudou est, en réalité, une récidive du Niger, nouveau pivot de la France au Sahel. Il y a quelques mois, le président du Niger, Mohamed Bazoum, avait déjà publiquement déclaré au sujet de la junte malienne : « Qui va faire la guerre à leur place ? Ce serait facile si chaque fois qu’une armée de nos pays a un échec sur le terrain, elle vient prendre le pouvoir »
Depuis le second coup d’Etat au Mali, la France compte de plus en plus sur le Niger pour maintenir la pression sur les groupes djihadistes tout en espérant entamer le retrait des troupes françaises. Alors que les djihadistes apparaissent aujourd’hui plus puissants que jamais, la rupture semble consommée avec le Mali, où les forces françaises étaient accueillies en libératrices il y a huit ans.
Le «second coup d’Etat» malien dénoncé par Paris permet donc d’entamer un retrait, alors que cette guerre lointaine est de plus en plus impopulaire à moins d’un an de la présidentielle française.