Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, contesté dans la rue depuis plus de cinq semaines, a nommé dimanche 31 mars un nouveau gouvernement, conduit par Noureddine Bedoui, désigné premier ministre le 11 mars. Cette nouvelle équipe gouvernementale est composée de 27 membres, dont seulement six de l’ancienne équipe.
Le général Ahmed Gaïd Salah, par ailleurs chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), conserve son portefeuille de vice-ministre de la défense nationale alors même qu’il a recommandé que le président Bouteflika soit déclaré inapte à l’exercice de ses fonctions.
Un gouvernement très masculin
Bedoui avait promis un gouvernement de « technocrates », puisant dans les « jeunes compétences, hommes et femmes » de l’Algérie. L’équipe ne compte pourtant que cinq femmes, dont trois figuraient déjà dans l’ancien gouvernement, pour 23 hommes.
Noureddine Bedoui, qui détenait le portefeuille jusqu’à sa nomination à la tête du gouvernement, est remplacé à l’Intérieur par Salaheddine Dahmoune, qui était le secrétaire général du ministère. Le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, est nommé ministre des Finances. Le PDG du distributeur public d’électricité et de gaz Sonelgaz, Mohamed Arkab, est nommé ministre de l’Energie.
Outre Bedoui et Gaïd Salah, ne restent de l’ancienne équipe que Tayeb Zitouni (Moudjahidine), Houda Imane Feraoun (Poste et Télécommunications), Ghania Eddalia (Famille et Condition féminine), Saïd Djellab (Commerce), Abdelkader Benmessaoud (Tourisme et Artisanat), Fatma Zohra Zerouati (Environnement).
Cette nouvelle équipe gouvernementale est l’une des propositions faites par le pouvoir pour tenter de mettre fin à la contestation en cours depuis le 22 février.
Noureddine Bedoui, 59 ans, a été nommé premier ministre en remplacement d’Ahmed Ouyahia le 11 mars dernier, le jour où Bouteflika, dans un message à la nation, a annoncé qu’il renonçait à briguer un cinquième mandat et que la tenue de l’élection présidentielle, programmée initialement le 18 avril, était repoussée.
Bedoui a promis de former un gouvernement composé notamment d’experts et a précisé lors d’une conférence de presse, le 14 mars, que ce gouvernement ne resterait que « peu de temps » aux affaires.