Après avoir abouti à la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le mouvement de contestation déclenché en février en Algérie se poursuit avec un objectif : changer le pays en profondeur. Alors qu’une élection présidentielle a été fixée au 4 juillet par le tout nouveau chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, les contestataires craignent un scrutin frauduleux qui ne servirait qu’à conforter ce pouvoir intérimaire, dont ils réclament le départ. Car Abdelkader Bensalah, âgé de 77 ans, est une figure de l’appareil mis en place par l’ancien président Bouteflika.
Une partie de la population entend ainsi mobiliser un maximum de monde en Algérie ce vendredi pour protester contre la tenue de cette élection. Sur les réseaux sociaux, où est née la contestation antirégime, les appels à manifester continuent ainsi d’être relayés pour la huitième semaine consécutive, notamment sous le mot-dièse « Ils partiront tous ».
Abdelkader Bensalah est devenu la cible des slogans qui visaient initialement Bouteflika, président malade dont il était ces dernières années la « doublure » officielle, en Algérie et à l’étranger. Pour Louisa Dris-Aït Hamadouche, enseignante en Sciences politiques à l’Université d’Alger 3, « la manifestation [de ce vendredi] sera probablement intense et massive ». « Le soulèvement populaire a déjà donné sa réponse à l’intronisation de Bensalah » comme chef de l’Etat par intérim le 9 avril, poursuit-elle.