La politique a cette particularité extraordinaire de mettre sur orbite des personnes qui ne devraient jamais être mises en lumière. Un chenapan peut ainsi se retrouver en redingote et jouer au dandy. Et ça lui donne des airs même s’il reste un rustre. Un costume trop ample sur les épaules qui lui fait dire des stupidités. On se sent si fort jusqu’à ne plus se sentir. Le nouveau venu veut ainsi mettre au pas la presse. La pousser à lui obéir au doigt et à l’œil. Et gare si elle n’obtempère pas. La faire taire quand il l’ordonne en tapant sur table. Une presse aux ordres de la toute puissance étatique.
Boc’s, tu rêves ? Il s’autorise même de lire dans nos pensées, nous faisant jouer aux hypocrites. Selon l’avocat qui encadrait des nervis en se mettant en dehors de la loi, beaucoup d’acteurs de la presse soutiendraient notre confrère Pape Alé Niang par principe. Une insulte à notre intelligence et à notre indépendance d’esprit comme si la presse était ligotée et dépourvue de discernement. Bien entendu, c’est dans un dynamisme de briser l’élan unitaire autour du confrère entre les mains du monstre. En déclarant que la justice va sévir contre ceux qui vont informer sur les actions du gouvernement, il pourrait se préparer à ouvrir grandement les geôles du monstre.
Le jeune avocat qui se la joue zazou ignore certainement que la liberté de presse au Sénégal a été le fruit d’une longue lutte menée par des ainées dont certains ont subi les rigueurs de la prison sans broncher ni casser leur plume. Lui, le ministre, était manifestement dans les langes. Une lecture intelligente de l’histoire de la presse sénégalaise lui aurait évité de s’égarer jusqu’à dire des stupidités.
En 2022, il est illusoire de vouloir bâillonner la pensée. Mais puisque Boc’s veut jouer au Rambo pour plaire au Prince, on lui souhaite bien du plaisir dans sa tentative de vouloir faire taire la presse par des menaces puériles.
KACCOOR BI – LE TEMOIN