Le dossier judiciaire de Thomas Sankara évolue positivement. Selon un communiqué du Procureur militaire près le Tribunal militaire de Ouagadougou, le procès des personnes mises en accusation dans l’affaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ses douze compagnons, s’ouvrira le lundi 11 octobre 2021 à partir de 9h 00.
Trente-quatre ans après le meurtre de Thomas Sankara, considéré comme le « père de la Révolution » burkinabè, le dossier s’ouvrira enfin devant un tribunal militaire. Selon un communiqué du Procureur militaire près le Tribunal militaire de Ouagadougou, « le procès des personnes mises en accusation dans l’affaire de l’assassinat du Président Thomas Sankara et de ses douze compagnons, s’ouvrira le lundi 11 octobre 2021 à partir de 9h00« . Le communiqué précise que cette audience de la chambre de jugement, délocalisée dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 est publique.
Thomas Sankara tué avec douze de ses compagnons
Thomas Sankara, père de la révolution burkinabè, alors âgé de 37 ans, a été tué en 1987 avec douze de ses compagnons dans un coup d’Etat qui avait porté son frère d’arme, Blaise Compaoré au pouvoir. Ce dernier a été renversé à son tour fin octobre 2014, à la faveur d’un soulèvement populaire après 27 années de règne.
En 2015, le dossier de l’assassinat de Sankara, considéré comme le « Che Guevara africain », en berne sous le règne de Compaoré, a été rouvert. Dans la foulée, en mai 2015, en présence des membres de leurs familles et de leurs avocats, le gouvernement burkinabè procédait à l’exhumation des restes du corps du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons.
L’enquête balistique avait conclu que le corps de Sankara avait été criblé de balles avant d’être enterré à la sauvette dans un cimetière de Ouagadougou. Sur demande de la justice burkinabè, en novembre 2018, la France a transmis aux autorités burkinabè des documents déclassifiés, notamment des pièces et des auditions de personnes dans le cadre d’une commission rogatoire internationale.
Depuis mars 2016, un mandat d’arrêt a été émis contre Blaise Compaoré, principal accusé dans le dossier, qui vit en exil en Côte d’Ivoire, pays qui lui a accordé la nationalité, mais ledit mandat n’a pas été exécuté par la Côte d’Ivoire. Les inculpés sont poursuivis notamment pour « crimes d’attentat à la sûreté de l’Etat, d’assassinat, de faux en écriture publique, de recel de cadavres, etc… ou de complicité de ces infractions ».