Amadou Ba, le fusible de Macky Sall, sait qu’il ne peut rien faire face aux prix des denrées de première nécessité. C’est le même problème qu’en 2012, sur le riz, le sucre et l’huile, l’échec est total. On nous avait promis l’autosuffisance en riz en 2017. Au finish, on importe plus d’un million de tonnes par an. Le régime a toujours refusé la vérité des chiffres face à l’évidence. En vérité, cette campagne contre les prix est un coup de communication. Pour en- terrer un dossier, on crée une commission, c’est connu en sciences politiques; Amadou Ba crée 18 commissions techniques.
La responsabilité de Amadou Ba est entière, comme celle de Macky Sall évidemment. Le libéral Amadou Ba a toujours confondu l’économie et la mendicité internationale. A chaque fois que j’ai critiqué ses options de poli- tique publique, il m’a répondu que le FMI estime qu’il est un bon élève. C’est ainsi qu’il s’est permis de donner sans explication un mil- lion d’euros à DSK viré dans un paradis fiscal, en violation flagrante de la loi sur la transparence des finances publiques.
Ce que cache cette agitation fébrile, c’est une campagne violente pour la troisième candidature de Macky Sall. Les troisièmes candidatures sont sanglantes en Afrique, Guinée, Côte d’Ivoire. Ceux qui la prônent ne veulent pas la paix demandée dans ce pays par les Chefs religieux, l’Eglise et le Bois Sacré d’oussouye. Mamadou lamine diallo : « le chaos s’installe dans le Sahel, conséquence de la lutte autour des ressources minérales».
La CEDEAO se félicite d’un coup d’état au Burkina Faso, pour éviter le pire. Y a de quoi s’inquiéter. Le Sahel s’enlise petit à petit, Tchad, Mali. Et demain ce sera le Niger.
Pétrole, gaz naturel, terres rares, uranium et autres minéraux stratégiques sont nécessaires aux économies des grandes puissances, États-Unis, Chine, Europe, Turquie, Russie, Iran, etc. Face à ces convoitises, des institutions fragiles portées par une classe politique très peu patriote et cultivée sont chargées de la destinée des États.
Au départ, il y a toujours un problème de ressources naturelles, foncier, eau, pêche, qui plonge dans des trappes de pauvreté des populations ou des communautés entières. Au Burkina et au Mali, des communautés d’éleveurs ont été marginalisées et elles sont la base sociale des groupes armés soutenus par des puissances étrangères.
C’est pourquoi la politique de Macky Sall visant à marginaliser les pêcheurs artisanaux du Séné- gal au profit d’embarcations industrielles d’Europe, de Chine ou de Corée du Sud est dangereuse. Évidemment, il y a beaucoup de bateaux étrangers prête-noms de dignitaires du régime.
Cette pêche qui emploie 600 000 personnes ne peut pas être jetée à l’abandon. Hélas, comme pour l’industrie, les ministrons de Macky Sall en charge de ces secteurs ne sont pas des foudres de guerre. L’AN doit enquêter sur ces accords de pêche.