L’ancien président chinois Jiang Zemin qui a dirigé son pays de 1989 jusqu’au début des années 2000, est décédé ce mercredi 30 novembre 2022, à l’âge de 96 ans, a annoncé l’agence d’Etat Chine Nouvelle.
Jiang Zemin était arrivé au pouvoir au lendemain de la répression des manifestations de la place Tiananmen de Pékin et avait accompagné la transformation de la nation la plus peuplée du monde en une puissance mondiale. Ferme et décomplexé, l’ex-président chinois aura achevé de convertir son pays à l’économie de marché en le faisant entrer à l’OMC.
Ces dernières années, rappelle LeMonde, l’ombre de Jiang Zemin n’a cessé de planer sur les arcanes de Pékin, comme si sa « retraite » avait toujours été incomplète. Le « Shanghaïen » a d’abord été largement soupçonné d’intriguer pour placer ses hommes auprès de son successeur, Hu Jintao (2003-2013), dont il entrave les deux premières années de pouvoir en restant à la tête de l’armée, plus exactement de la Commission militaire centrale, ou CMC.
Donné pour mort par la presse internationale en 2011 à la suite de rumeurs persistantes sur son état de santé, il va se réinvestir largement dans les manœuvres en coulisse l’année suivante, à partir de l’affaire Bo Xilai, ce scandale mêlant corruption, meurtre et impitoyables luttes politiques qui a profondément ébranlé le parti et perturbé la transition au sommet de 2012. Bo Xilai fait partie du clan des « fils de prince », c’est-à-dire les descendants des héros de la révolution, dont Jiang Zemin a toujours été l’un des parrains naturels face à la faction de la Ligue de la jeunesse incarnée par Hu Jintao et, aujourd’hui, Li Keqiang, premier ministre en fin de mandat.