Alors que les coups d’Etat en Afrique de l’ouest se multiplient et inquiètent plusieurs personnes, un expert ghanéen des affaires de maintien de la paix, assure que cela risque de continuer dans les prochains mois si rien n’est fait pour éviter ce genre de situation.
Le Burkina Faso a connu cette semaine seulement un coup d’Etat militaire renversant le président Roch Kabore. C’est le dernier d’une série de putschs qui a renversé des gouvernements en Afrique de l’ouest. Le Mali et la Guinée étant les premières nations touchées par une série de putschs en seulement un an. Cela pourrait continuer à se produire si rien n’est fait pour changer les choses et les éviter.
Selon le professeur Kwesi Aning, directeur de la Faculté des affaires académiques et de la recherche du Centre international de formation au maintien de la paix Kofi Annan (KAIPTC), basée au Ghana, deux autres coups d’Etat pourraient avoir lieu en Afrique de l’ouest d’ici juin 2023. « Ce ne serait pas la fin. D’ici juin 2023, nous verrions des choses similaires se produire. Probablement deux autres. Si nous n’endiguons pas les marées d’ici 2023, nous en obtenons deux autres, le jeu de cartes commencera à tomber », a-t-il déclaré, cité par Myjoyonline.com.
Samedi, le chercheur a invité la CEDEAO à mettre en place d’urgence des mesures proactives pour mettre fin à l’instabilité politique dans la sous-région. Il estime que ce n’est pas que les soldats prennent plaisir à renverser les gouvernements mais ces situations sont la conséquence du fait que les dirigeants civils s’activent dans la manipulation égoïste de la démocratie à des fins politiques.
« Ce qui fait défaut à l’Afrique de l’Ouest et au Sahel, ce n’est pas le penchant militaire pour le pouvoir ; malheureusement, c’est la démocratie et la façon dont nous la gérons et la mettons en œuvre qui nous fait défaut… », a expliqué l’universitaire. Il ajoute que « …nous devons donc élargir cette physiologie et nous assurer que nous faisons les choses différemment ».
Cette déclaration intervient alors que le président du Rwanda Paul Kagame et l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, avaient également imputé ces coups d’Etat à mauvaise gestion du pouvoir public.