Le président tchadien Idriss Déby, est décédé ce mardi 20 avril 2021, des suite de blessures reçues au front, selon l’annonce de l’armée à la télévision d’Etat. Il était l’un des principaux soutiens de la France au Sahel et au sein de l’opération Barkhane, grâce à son armée considérée comme l’une des meilleures du continent.
Fils d’éleveur modeste, militaire de carrière et combattant rebelle Idriss Deby s’est emparé du pouvoir par un coup d’Etat en 1990, en renversant le régime d’Hissène Habré qui a été condamné en 2016 pour crimes contre l’humanité. Au cours de ses 30 ans de règne sans partage, Idriss Deby a été régulièrement accusé par les ONG internationales de violer les droits humains. Mais cela n’a émoussé l’ardeur du maréchal Déby, qui a développé des relations harmonieuses avec la France.
Le désormais homme fort du Tchad, a longtemps suscité l’admiration et s’est rendu indispensable à la France. Avec son armée considérée comme l’une des meilleures de l’Afrique, Idriss Déby a rendu de grands services à la France dont il a été un allié de taille au Sahel et au sein de l’opération Barkhane. La France l’a d’ailleurs aidé par une intervention militaire en 2006 pour contrer une tentative de coup d’Etat. En 2019, des mirages français ont bombardé des rebelles dans le nord du pays pour repousser une incursion armée.
« Les présidents français lorsqu’ils arrivent au pouvoir ont souvent des préventions vis à vis du régime déby. Cela a été le cas de François Hollande en 2012. Le Parti socialiste français durant la campagne présidentielle de 2012 était très dur avec le régime Déby. Mais finalement François Hollande se rendra au Tchad une dizaine de fois en cinq ans.
Et président Déby constitue le « meilleur allié » de la France dans la région selon les dires du président Hollande. Emmanuel Macron s’est montré également très distant au début de son mandat en 2017, ne voulant pas dépendre de l’opinion des militaires français sur le personnage. Quelques semaines plus tard , les préventions du jeune président ont disparu », a constaté le chercheur Roland Marchal.