L’espace UEMOA traverse une période difficile marquée par la dégradation de la situation alimentaire due à la baisse de la production et aux crises sécuritaire et sanitaire et des incertitudes sur les marchés des produits alimentaires et des intrants agricoles.
Examinant les résultats de la campagne agricole 2021-2022 dans l’Uemoa, le Comité a noté avec préoccupation, le recul de 13%, par rapport à la campagne passée de la production céréalière évaluée à 27,4 millions de tonnes. Il a également noté que ce recul est particulièrement marqué dans les Etats sahéliens de l’Union avec notamment une baisse extrême de 37% au Niger.
Le Comité s’est préoccupé de la dégradation continuelle de la situation alimentaire et nutritionnelle dans la région qui expose plus de 12,5 millions de personnes à la faim cette année, contre 8 millions de personnes l’année passée.
Le Comité note qu’en outre, ces personnes en situation de crise alimentaire, environ 27 millions de personnes, soit 23% de la population de l’Union, sont en situation de fragilité et ont besoin également d’une attention particulière afin d’éviter leur basculement dans la situation des populations en crise alimentaire.
Le Comité dit avoir pris note également de la situation nutritionnelle préoccupante dans la région en particulier dans les pays du Sahel (Burkina Faso, Mali et Niger), illustrée par environ 6 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aigüe en 2022.
Au vu de la situation, le Comité a émis diverses recommandations. Il recommande entre autres, aux Etats membres, d’intensifier la mobilisation des financements pour la mise en œuvre et le suivi évaluation des interventions d’urgence en faveur des populations vulnérables durement affectées par les crises alimentaires et nutritionnelles multifactorielles.
Le Comité demande également d’établir une cartographie des projets de sécurité alimentaire et nutritionnelle en vue d’améliorer la cohérence et la coordination. Le Comité invite également les Etats à prendre des mesures pour sécuriser l’approvisionnement en engrais pour les cultures vivrières mais aussi de supprimer toutes sortes de taxes sur les engrais là où elles existent. Les autres recommandations portent entre autres sur l’apurement des arriérées de dettes aux fournisseurs d’engrais, la levée des obstacles à la libre circulation des biens, la mobilisation de l’effort de la recherche en vue d’une augmentation durable de la productivité.