Les « gilets jaunes », indifférents au débat national qui joue les prolongations, rempilent samedi pour leur vingtième journée de mobilisation en dépit des interdictions de manifester face à la crainte de nouveaux heurts.
D’un côté l’occupation de la rue, de l’autre la rencontre des élus: les « gilets jaunes » et Emmanuel Macron observent un strict respect de leurs agendas respectifs, sans qu’un dialogue ne semble pouvoir s’établir depuis le lancement du grand débat en janvier pour résoudre cette crise sociale inédite.
Échaudée par les saccages sur les Champs-Elysées lors de l’acte 18, la préfecture de police de Paris a de nouveau interdit samedi les manifestations sur la célèbre avenue, ainsi que dans un périmètre incluant l’Elysée et l’Assemblée nationale.
Deux manifestations et quatre rassemblements ont été déclarés, a indiqué la PP dans un communiqué, sans préciser les lieux. Elle craint néanmoins « des déambulations erratiques » ou des « cortèges sauvages » lors de leurs dispersions.
La nouvelle contravention de 135 euros, à laquelle s’exposent ceux qui braveront l’interdit, reste en vigueur après le rejet vendredi par le Conseil d’Etat du recours de la Ligue des droits de l’homme (LDH).
Des appels à se rassembler place du Châtelet ou Gare de l’Est en fin de matinée pour rallier la place du Trocadéro, ont circulé sur internet.
Face au lourd dispositif policier déployé à Paris, les autorités craignent une délocalisation des heurts dans les villes de province, comme samedi dernier à Nice, où une porte-parole d’Attac avait été blessée dans une charge des forces de l’ordre. Le procureur a déclaré vendredi que la chute de Geneviève Legay, 73 ans, avait été provoquée par un policier. Ce dernier avait affirmé avoir poussé un homme avant de rectifier son témoignage.
Samedi dernier, pour l’acte 19, 40.500 personnes ont manifesté en France, dont 5.000 à Paris, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, contestés par les « gilets jaunes » dont le propre comptage a recensé 127.212 manifestants dans tout le pays.