L’invalidation de la liste de Yewwi askan wi risque de créer des tensions. C’est dans ce cadre que l’expert électoral, Ndiaga Sylla, a proposé une solution en s’appuyant sur la « jurisprudence Ali Lô » qui aiderait à éclairer la prise de décision des membres de la commission de réception des candidatures.
La sortie, hier, de Déthié Fall, semble présager d’un scénario de l’invalidation de la liste de Yewwi askan wi (Yaw). Une impasse à laquelle Ndiaga Sylla propose une solution. « Conscient du contexte préélectoral tendu et de la nécessité de préserver un climat de sérénité », l’expert électoral prône « l’apaisement du climat politique » en vue « d’un processus électoral intègre et ouvert dans lequel les citoyens-électeurs choisiront librement et sans entrave leurs représentants ».
Mais pas que, puisqu’il préconise une voie qu’il dit « conforme aux dispositions légales tout en évitant l’exclusion d’une liste par une simple erreur matérielle ». D’autant plus que, soutient-il, la coalition Yaw est « dans ses droits ». Le président du Dialogue citoyen part du principe que « la loi n°2021‐35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral a omis la disposition relative à l’interdiction du retrait et de la substitution de candidat aux élections législatives au regard de l’article L.177 ».
« Jurisprudence Ali Lô »
Il a commencé par rappeler « la jurisprudence de 2001 découlant du retrait du candidat Ali Lô de la liste du Parti socialiste et la substitution autorisée par le Conseil constitutionnel pour permettre à cette liste de procéder à une régularisation ». Selon lui, « le code électoral a été modifié pour interdire expressément la substitution et le retrait de candidature et lever ainsi le vide juridique ».
Dans cet esprit, a-t-il enchaîné, « une révision constitutionnelle a été inspirée et initiée en 2007 en vue de prévoir les différents cas d’empêchement définitif ou de retrait d’un des candidats à l’élection présidentielle entre l’arrêt de publication de la liste des candidats et le premier tour (…) et la proclamation des résultats définitifs du deuxième tour par le Conseil constitutionnel (voir article 34 de la Constitution). Les versions successives du code électoral ont intégré cette disposition jusqu’en 2018 (article L.173, alinéa 2) ». Aujourd’hui, poursuit Ndiaga Sylla, « rigoureusement, le nouveau code électoral, contrairement à ses devanciers, n’interdit plus ni le retrait et ni la substitution d’un candidat puisque la disposition pertinente y relative a été expressément abrogée ».
Par conséquent, a-t-il tranché, « tout mandataire peut déposer une lettre de retrait ou de désistement dûment signée par un candidat investi par le parti politique, la coalition de parti politique ou l’entité regroupant des personnalités indépendantes ». Il conclut que c’est cela « la solution légale pour la régularisation et la validation éventuelle de la liste (Yaw) » au scrutin départemental de Dakar. Ndiaga Sylla en appelle également « au sens des responsabilités de tous les acteurs engagés aux prochaines élections à ne pas poser des obstacles visant à empêcher la participation de toutes listes et à privilégier la voie du dialogue et du consensus sur la matière électorale ».