La cour pénale internationale est, une fois encore, confrontée aux difficultés qu’elle connaît depuis 1998, son année de création. Instituée pour mettre fin aux disparités entre les pays du monde, cette cour est visiblement limitée dans l’exercice de son pouvoir.
D’abord, à la date d’aujourd’hui, seulement 123 pays y ont adhéré. Ce faible taux d’adhésions constitue déjà un frein au bon fonctionnement ou du moins au fonctionnement impartial de la cour. Mais très tôt, la cour a trouvé des raccourcis pour contourner et atteindre certains pays qui n’en sont pas membres. Si un pays n’ayant pas ratifié le traité de la cour est impliqué dans un autre pays membre, la cour peut s’en saisir et exercer son plein droit.
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C’est le cas des Etats-Unis d’Amérique qui a manifesté sa volonté à ne jamais adhérer à une telle cour. Etant donné que l’Afghanistan est membre de la cour, Fatou Bensouda a voulu élucider les crimes de guerre perpétrés en 2008 dans ce pays.
Washington s’y est catégoriquement opposé. En mars 2019, l’administration Trump a menacé de ne pas accepter toutes personnes travaillant à la cour et ayant envie de faire des investigations judiciaires sur son territoire. Bensouda, traitée à tort ou à raison d’être au service de l’Occident contre les pays africains, a bien voulu se faire une autre image. Foncer pour tenter d’inculper une grande puissance comme les Etats-Unis fut son plus grand rêve. Hélas ! Ce ne sera qu’un rêve. Elle n’aura pas l’opportunité de poser ses valises dans ce pays, disons-le, qui se voit au-dessus de tous.
Cette énième entrave à la manifestation de la vérité par les grandes puissances (la Chine, la Russie et l’Amérique) qui n’usent de la cour pénale internationale que pour « maltraiter » les ‘’petit pays’’ galvanise ceux qui dénonçaient la double face de la cour. Si la cour doit avoir des limites dans le jugement des affaires publiques, son existence n’aura aucune importance. Et, ce sont les Philippines et le Burundi qui auront raison. Ils ont entamé le processus de leur retrait du traité lorsqu’ils ont été visés par des enquêtes.
Lorsque les autres pays, surtout africains, les majoritaires d’ailleurs, vont prendre le pli des grandes puissances, la CPI ne deviendra qu’une coquille vide. Bensouda et compagnie auront à rejoindre leur pays d’origine pour s’occuper d’autres affaires. Etant donné que la cour devient de plus en plus vulnérable, les pays membres n’auront qu’à prendre leur responsabilité. Sinon, ils seront victimes d’une justice à double sens, vulnérable et au pouvoir très limité.