En visite d’État en Afrique du Sud, le président ivoirien Alassane Ouattara est enfin sorti du silence à propos des 49 militaires ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier.
Le 10 juillet dernier, 49 militaires ivoiriens ont été arrêtés à leur arrivée à l’aéroport de Bamako. Les autorités maliennes les considèrent comme des mercenaires alors qu’à Abidjan, on indique qu’il s’agit d’une unité venue en soutien à la Minusma, la mission des Nations Unies.
En visite d’État à Pretoria, le chef de l’État ivoirien, devant la presse ce vendredi, s’est exprimé pour la première fois sur cette affaire. Depuis le palais présidentiel de Pretoria, alors que Bamako a annoncé leur jugement pour atteinte à la sureté de l’Etat tout en acceptant paradoxalement une médiation togolaise, Alassane Ouattara a déclaré que son pays n’a absolument aucune volonté de déstabiliser le Mali.
« Le Mali est un Pays ami, des populations, frères et sœurs, par conséquent, il n’est pas question pour nous de nous engager dans une quelconque tentative de déstabilisation. », s’est exprimé le Président ivoirien. « Je pense que ce sont les nations unies qui doivent faire la transparence totale dans cette affaire et c’est pour cela que j’aie eu un entretien avec la vice-secrétaire générale, Madame Amina, mardi dernier. Tout le monde regrette cette situation et je pense qu’il faut un dénouement rapide », a expliqué le chef de l’Etat ivoirien lors d’une conférence de presse conjointe avec son hôte.
Les faits…
Dimanche 10 juillet, une quarantaine de soldats ivoiriens soupçonnés par le Mali de vouloir déstabiliser les autorités de transition, ont été arrêtés à leur arrivée à Bamako, à leur descente de deux appareils de la compagnie privée SAS (Sahel Aviation Service), sur le tarmac de l’aéroport international Modibo Keïta.
Dans un communiqué mardi 12 juillet, Abidjan a demandé au Mali de libérer « sans délai » ses 49 militaires interpellés « injustement » dimanche à l’aéroport de Bamako et accusés par les autorités de ce pays d’être des « mercenaires ».
Au lendemain de la déclaration de l’Etat ivoirien, l’ONU a réagi. Contre toute attente, l’organisation mondiale a pris le contre pied de la déclaration ivoirienne. L’ONU a en effet démenti l’appartenance des soldats ivoiriens arrêtés aux éléments nationaux de soutien à la MINUSMA.
Les 49 soldats ivoiriens arrêtés dimanche à Bamako ne sont pas des éléments nationaux de soutien aux contingents de la MINUSMA, a affirmé l’ONU, contrairement aux informations du gouvernement ivoirien.