L’ancien président du Nigéria Jonathan Goodluck, et actuel médiateur de la CEDEAO, a réagi après la décision du Conseil national de la transition (CNT) du Mali, d’entériner la modification de la charte de la transition qui prolonge à un maximum de cinq ans, la transition. Selon lui, la CEDEAO n’accepterait pas cette marge « parce que c’est trop long ».
Lors d’une conférence de presse à l’issue d’une retraite stratégique de deux jours du Conseil des Sages de la CEDEAO, Goodluck a indiqué que « Si le parlement approuve cela, je ne crois pas que la CEDEAO l’acceptera ». Il a ajouté que « je ne peux pas dire avec autorité parce que je ne suis pas le président de l’Autorité de la CEDEAO, mais parce que je suis le médiateur, nous estimons que cinq ans, c’est trop long pour un gouvernement de transition ».
« En 2012, lorsque nous avons eu une expérience similaire au Mali, cela faisait un an et demi que les élections se sont déroulées, lorsque l’ancien président du parlement est devenu président par intérim. Et en un an et demi, les élections ont été faites. Le Niger, bien sûr, c’était en 2011, quand j’étais encore chef de l’État, quand l’intervention militaire s’est produite, c’était dans les 12 mois, des élections ont eu lieu. Nous avons eu un cas similaire au Burkina Faso pendant cette période ; dans les 12 mois, des élections ont eu lieu », a expliqué le médiateur de la CEDEAO.
« Nous pensons que la CEDEAO ne veut de toute façon aucun coup d’État dans la sous-région. Mais en supposant que cela se produise, nous pensons que la durée de leur mandat ne devrait pas être aussi longue. En ce mois de février, ils ont déjà passé environ un an et demi. Ajouter cinq ans de plus, c’est six ans et demi. L’Autorité des chefs d’État de la CEDEAO en discutera, mais je pense que la CEDEAO ne l’acceptera peut-être pas », a-t-il déclaré.
Dans sa déclaration, l’ancien président nigérian a indiqué que « nous allons négocier davantage avec eux et voir qu’ils le réduisent parce que cinq ans plus un an et demi, c’est-à-dire six ans et demi, c’est presque deux mandats d’un gouvernement élu. Et je pense que pour un gouvernement de transition, cela ne correspond pas vraiment ». Notons que Goodluck Jonathan doit se rendre au Mali jeudi, pour rencontrer les dirigeants de la transition afin de renouer avec les pourparlers et tenter de trouver un terrain d’entente.