Dans un mémorandum publié mercredi, sur le rapport final du Groupe d’experts sur les sanctions concernant le Mali, le gouvernement de Bamako a pris le contre-pied des conclusions du rapport, regrettant l’absence de réciprocité concernant la mise à disposition des rapports.
Le Conseil de sécurité a adopté mercredi, à l’unanimité, une résolution renouvelant jusqu’au 30 septembre 2023, le mandat du groupe d’experts au Mali. Mais Bamako, est loin de se réjouir de cette décision. C’est du moins, ce qu’on retient d’un mémorandum du gouvernement du Mali sur le rapport final du groupe d’experts sur les sanctions concernant le pays.
« Le gouvernement tient à rappeler que le régime de sanctions sur le Mali a été mis en place par le Conseil de sécurité à sa demande dans le contexte des affrontements meurtriers entre les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, afin d’aider à lever les entraves à la mise en œuvre diligente de cet accord », a noté le ministère des Affaires étrangères.
« Au titre de la coopération avec les parties prenantes et les institutions, les autorités maliennes, à travers les différentes structures sollicitées, ont toujours collaboré de bonne foi avec le groupe d’experts au cours des visites effectuées au Mali et mis à sa disposition les informations demandées et disponibles », explique le document.
« Malgré les garanties données par le groupe à la suite des remarques formulées dans le cadre de la collaboration, la partie malienne constate, avec regret, l’absence de réciprocité concernant notamment la mise à la disposition des rapports du groupe, pour ses observations avant la publication », a encore affirmé le gouvernement.
Dans le mémorandum, le gouvernement du Mali dit déploré « cette pratique, particulièrement les entraves à l’accès des structures compétentes maliennes à ces rapports pendant que des fuites de certains passages orientés de ces rapports sont organisées dans la presse internationale ».
La diplomatie malienne affirme que « cette posture et les allégations se rapportant aux autorités maliennes ainsi que les Forces armées maliennes (FAMa) amènent le gouvernement du Mali à émettre de fortes réserves sur la méthodologie et la démarche de travail du groupe, particulièrement en ce qui a trait au respect des principes et standards établis au sein des Nations unies, notamment l’impartialité, la transparence, l’objectivité, la crédibilité, le professionnalisme et la cohérence ».
Bamako a, à cet effet, appelé le groupe d’experts à s’en tenir strictement au champ d’application de son mandat.