«Les chaines Radio France Internationale (RFI) et France 24 sont définitivement retirées des bouquets de tous les distributeurs de programmes audiovisuels et des plateformes et sites des organes de médias en ligne et des opérateurs de téléphonie mobile». Le président de la Haute autorité de la communication, Fodié Touré, a annoncé la nouvelle mercredi lors d’un point de presse, actant ainsi le retrait définitif de l’autorisation accordée à ces médias français.
«L’autorisation d’établissement et d’exploitation du service de Radio France internationale (RFI) au Mali accordée à France médias monde par Convention n° 055/HAC-MALI/2018 du 11 juin 2018 est définitivement retirée», a précisé le conférencier. Cette décision est, selon lui, basée sur les rapports produits par le Centre de monitoring et de contrôle des médias de la Hac. Selon les éléments fournis par ce Centre doté de technologie de dernière génération, les chaines RFI et France 24 diffusent depuis plusieurs mois des émissions constituant des manquements à l’éthique et à la déontologie et violant les dispositions de l’article 2 points 2 et 5 et de l’article 4 de la loi n° 2012-019 du 12 mars 2012 relative aux services de communication audiovisuelle.
À titre de rappel, la Commission de l’éthique, du contentieux et de la déontologie, suite à l’auto saisine de la Hac, a examiné le contenu des émissions consacrées à l’actualité la plus récente, notamment celles diffusées sur les deux chaînes à partir du 10 janvier 2022 et relatives à l’attaque du camp de Mondoro, aux reportages de David Baché des 13 et 15 mars 2022 sur des supposées exactions de l’Armée malienne dans la zone Office du Niger, à la supposée présence d’éléments du Groupe Wagner au Mali, à la prétendue disparition de citoyens mauritaniens à la frontière malienne, au rapport de Human Rights Watch sur le massacre présumé de soixante onze personnes par l’Armée malienne, et à l’usage d’expressions à connotation «ironique» et «péjorative» pour désigner les autorités maliennes.
À cet effet, il ressort de l’examen de ces différentes émissions consacrées au Mali par RFI et France 24 «le non-respect des principes d’éthique et de déontologie sur le traitement professionnel de l’information, le non-respect du pluralisme et de l’équilibre des points de vue, les pratiques de parti pris dans la couverture des actes de guerre, des attentats, des violences armées contre les civils, entre autres». Par ailleurs, ces émissions incriminées ont «porté atteinte à la Défense et à la sécurité nationales» et «mis en péril la concorde et l’unité nationale», a-t-il déploré.