Lorsqu’il a révélé, mercredi dernier, être le chef des auteurs du coup d’État, il a dû se présenter littéralement : «Je me présente, je suis le colonel Assimi Goïta, le président du Comité national pour le salut du peuple». Ce colonel de 37 ans, méconnu du grand public, commandait jusqu’ici le Bataillon autonome des forces spéciales et des Centres d’aguerrissement. Donc, un officier de terrain dont les qualités sont vantées par ses frères d’armes. En effet, il a participé, de 2012 à nos jours, à plusieurs opérations dans les régions du Nord, de Mopti et Ségou.
Le désormais président du CNSP est un produit des Écoles militaires maliennes. Fils d’un officier de l’armée de terre, il s’intéresse dès sa tendre enfance au métier des armes et intègre alors le Prytanée militaire de Kati (1992-1998). Il poursuivra sa formation à l’École militaire interarmes de Koulikoro (EMIA), qui forme la crème de l’armée malienne. Le jeune Goïta optera pour la spécialité «Armes blindées et cavalerie» et est affecté, dès sa sortie de l’EMIA, au 134è Escadron de reconnaissance de Gao en 2002, où il servira pendant trois ans.
En 2005, Assimi Goïta rejoint le 123è Escadron de reconnaissance de Kidal jusqu’en 2008, année à partir de laquelle il est nommé commandant du Groupement tactique n° 3 dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes et les narcotrafiquants. Deux années plus tard, il prend les commandes de la 2è Compagnie de soutien (2011-2013), puis celles du 37è régiment de transport.
Tout au long de sa carrière, le président du CNSP a quasiment sillonné toutes les régions du Nord de notre pays : Gao, Kidal, Ménaka, Tessalit et Tombouctou. C’est à partir de 2014 qu’il décide de se porter volontaire pour servir dans les forces spéciales. Mais, la même année, il est breveté de l’enseignement militaire supérieur n°1. Ainsi, Assimi Goïta est appelé à occuper des postes de responsabilité dans la haute sphère de l’armée. D’abord à l’état-major général des armées, comme officier d’état-major au centre opérationnel interarmes ; puis comme chef de division opération de l’état-major de l’armée de terre.
Suite à l’attaque terroriste contre l’hôtel Radisson Blu, il est détaché en qualité de coordinateur des opérations spéciales du ministère de la Défense auprès de celui de la Sécurité. Homme d’action, l’officier supérieur retourne sur le terrain pour commander, de 2016 à 2017, l’unité opérationnelle du Bataillon autonome des forces spéciales déployées à Sofara (Région de Mopti). Puis, il devient en 2018, le patron de ce Bataillon et des Centres d’aguerrissement.
En matière de formation, le colonel Assimi Goïta a effectué des stages en France, en Allemagne, en Égypte et aux États-Unis dans le cadre d’entraînements des forces spéciales. Il a été plusieurs fois décoré : Croix de la valeur militaire, médaille de mérite militaire, médaille commémorative de campagne, médaille de la défense française avec échelon or et médaille des Nations unies au Darfour.
Le président du CNSP est marié et père de trois enfants.