Le juge Mamadou Seck ne poursuivra plus l’instruction dans le cadre de l’affaire Sonko. Il a été dessaisi au profit du doyen des juges, Samba Sall. Un fait inédit.
Le dossier Ousmane Sonko, accusé de «viols répétitifs et menaces de mort» accentue le malaise qui sévit dans la magistrature depuis le début. Alors qu’il menait l’instruction jusqu’ici, le juge du 8ème cabinet, Mamadou Seck a été dessaisi, hier, par le doyen des juges qui hérite du dossier. Le leader du Pastef, comme prévu, n’a pas été déféré, hier, au parquet pour «trouble à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée». En lieu et place, il a reçu un mandat de comparution pour le premier dossier. Une situation qui crée une confusion.
Aucune explication officielle n’a été donnée, mais en réalité, deux voire trois faits ont conduit au désistement du magistrat Mamadou Seck. D’après des sources anonymes de WalfQuotidien, celui-ci, subit des pressions de part et d’autres. «C’est certain. Tout le monde n’est pas d’accord avec la procédure», confie une source sous le couvert de l’anonymat. Selon cette source, au lendemain de la sortie de Sonko, accusant Serigne Bassirou Guèye, procureur de la République, Samba Sall, doyen des juges, Mamadou Seck, juge du 8ème cabinet de «barbouzes du pouvoir», certains avaient demandé à ce que le bureau de l’Union des magistrats sénégalais (Ums) rédige un communiqué. L’objectif, c’était de dénoncer les propos du leader de Pastef qualifiés d’«outrages à magistrats en exercice de leur fonction». Ce qui a été refusé.
La deuxième raison concerne l’inexpérience du magistrat Mamadou Seck. Avec son jeune âge, soutient une source, il n’est pas capable de mener à bout l’instruction. D’autant plus, poursuit notre interlocuteur, il n’est pas habitué à gérer des dossiers de cette envergure. «Le doyen a l’obligation de le dessaisir de l’affaire et poursuivre l’instruction. Il est très jeune. Il n’a pas l’expérience lui permettant de faire face», annonce-t-on. La pression populaire constitue l’un des points ayant conduit à une telle situation. Avec les manifestations de tous bords, d’après des sources, le juge pourrait faire volte-face à la dernière minute.