C’est le comble ! Le ministre des Collectivités territoriales, Oumar Gueye a refusé d’assister à l’installation de leur bourreau, Pape Sow, le nouveau maire de Sangalkam. Lui et les conseillers issus de sa liste de Benno ont boycotté la cérémonie. Une situation inédite qui, même si elle n’a pas troublé la cérémonie, a tout de même semé le doute dans l’esprit des citoyens qui ne comprennent pas l’attitude du ministre et de ses partisans. Malgré tout, le sous-préfet a installé le maire et les conseillers. La passation se fera un autre jour sans doute.
«Nous nous fondons sur le recours en annulation introduit par notre plénipotentiaire auprès de la cour d’appel de Dakar, c’est pourquoi nous avons décidé, à l’unanimité, de ne pas assister à la cérémonie d’installation. Notre absence à cette cérémonie n’est ni un boycott encore moins un acte de défiance de l’autorité administrative mais tout simplement un acte politique légitime», affirment les 15 conseillers élus sur la liste proportionnelle de Benno qui étaient en conférence de presse.
Selon eux, six villages et une trentaine de cités qui faisaient partie de la commune de Bambilor suite au découpage de 2011 ont été rattachés à la commune de Sangalkam. Cette nouvelle configuration, selon eux, a fait passer la population de Sangalkam de 15 000 habitants à plus de 80 000 habitants. «Ces zones rattachées ont considérablement modifié la carte électorale des communes de Bambilor et Sangalkam. Cette situation combinée à la suppression de l’arrondissement de Bambilor devenant arrondissement de Sangalkam, a rendu caduques les anciennes cartes d’électeurs des zones rattachées», indique Ousseynou Diallo, responsable de l’Apr à Kounoune.
En outre, il affirme que le vote s’est poursuivi malgré «quelques velléités» de perturbation par des militants de la coalition Yaw qui tenaient à voter avec les anciennes cartes avec la «complicité manifeste» de certains présidents de bureaux de vote acquis à leur cause. «Nous n’avons aucun problème à reconnaître publiquement une défaite dès lors que les élections se déroulent à la régulière. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Cette élection n’a pas été transparente car entachée de fraude. Après la publication des résultats par la commission départementale de recensement des votes, comme la loi nous y autorise, notre plénipotentiaire a introduit un recours en annulation» ,se défend ce responsable de l’Apr.