Après deux alternances réussies, nous en sommes encore là à des coups fourrés et à nous tirer dans les pattes. Faut enlever les œillères et regarder la vérité en face sans pudeur. La vitrine de cette belle démocratie qui est la nôtre se trouve aujourd’hui craquelé…. En 2022, se retrouver à voir un directeur d’une télévision publique (RTS) appeler en direct pour mettre fin à une émission et donner l’ordre à ses journalistes d’attendre que la formation politique dans laquelle il milite livre ses résultats à elle. Et en direct, svp ! Tout cela fait terriblement désordre.
Cet acte inqualifiable constitue une belle balafre à notre démocratie et une insulte à l’intelligence de millions de Sénégalais. Il ne faut pas avoir peur des mots et les dire tels qu’ils sont, cet homme ne mérite pas d’être là où il est. Il n’est pas un exemple pour la profession encore moins pour la bonne respiration de notre démocratie qu’il asphyxie. Et dire que son acte n’a semblé déranger aucun de ces messieurs et dames qui se disent gardiens de l’orthodoxie journalistique. Ce qui s’est passé tard dans la soirée du dimanche nous rappelle des pratiques dignes de pays aux régimes. Il est tout aussi révoltant de voir des autorités proclamer en direct des résultats.
Criant victoire et falsifiant la vérité alors que les organes chargés de cette mission étaient dans la compilation des résultats dont certains ne sont pas encore livrés. Ça s’appelle une tentative de hold-up ! Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas dissoudre tout simplement les structures habilitées à livrer les résultats d’une élection. Dans des pays à la démocratie infantilisée, de telles entorses sont dévolues à une opposition.
D’une démocratie si enviée, nous sommes en train de tomber bas. Après cette sévère raclée, plutôt que de faire profil bas, les voir crier victoire constitue assurément un foutage de gueule. La seule consolation, pour ne pas dire le grand motif de satisfaction, c’est de voir que les résultats issus des urnes dimanche enterrent définitivement toute idée d’un troisième mandat. Et c’est une énorme victoire pour le peuple !
KACCOOR BI (LE TEMOIN)