Entre Macky Sall et Ousmane Sonko, il est difficile de voir une simple adversité. Ce à quoi assistent les Sénégalais épouse tous les contours d’une vraie animosité. En effet, les deux leaders politiques ne ratent aucune occasion de se dire du mal, de se porter des coups l’un à l’autre, en privé ou en public. Entre les deux, la divergence est loin d’être idéologique ou programmatique. Ce qui importe, c’est de naviguer à contre-courant de ce que l’autre souhaite. Il s’agit de diaboliser l’autre, de tout faire pour que l’opinion ne l’apprécie guère, qu’importe le coût.
Chacun a bâti autour de l’autre sa stratégie politique qui est simplement d’être farouchement contre l’autre. Point. Et ce qui est davantage inquiétant, c’est que chacun a réussi à faire de ses partisans et souteneurs, les fers de lance de ‘’mortal-kombat’’. Chaque camp s’érige en bouclier pour défendre son leader et tout faire pour l’anéantissement de l’autre.
A Benno bokk yakaar, tout est maquillé sous le prétexte de la défense de la démocratie et de la stabilité du pays contre ceux qu’ils appellent des agresseurs. C’était l’objet de leur rencontre hier, avec la presse. Dans le camp de Pastef, l’appel à la résistance n’est plus dissimulé. Beaucoup pour ne pas dire tous sont convaincus qu’il faut combattre le régime par la rue. Le ‘’Gatsa-gatsa’’ (œil pour œil, dent pour dent) s’inscrit dans cette dynamique.
En clair, nous avons deux camps extrémistes. Mais, ce qui est important, c’est que la majorité du peuple soit consciente du fait que nous avons toujours eu des adversités dans ce pays mais que l’animosité n’a jamais été érigée en stratégie politique.
En tout état de cause, il est important que les institutions du pays soient fortes et que chacun, opposition comme pouvoir puisse prendre conscience du fait que nous ne brûlerons pas ce pays pour leur faire plaisir. Si la majorité du pays s’inscrit dans cette dynamique appuyée par l’administration et les forces de défense et de sécurité, rien ne se passera de vraiment grave pour la stabilité du Sénégal. Car, le contentieux entre Sonko et Macky dépasse les simples considérations politiques et s’inscrit dans une forme grave et pernicieuse de rivalité qui fait que tous les deux pourraient en pâtir devant l’histoire. Car, avec ce qui s’est passé à Mbacké et à Touba, tout indique que ce n’est que le début.
A moins que Sonko n’ait voulu faire par-là, un appel du pied au Khalife général des Mourides pour sa fameuse audience…