Réponse du berger à la bergère. Les leaders de Benno bokk yaakaar (Bby) ne comptent plus laisser le champ libre à l’opposition. Face à la presse, les amis de Mimi Touré ont apporté la réplique hier à la coalition Yewwi askan wi (Yaw) qui exige la suppression du parrainage aux prochaines élections législatives.
« On ne peut pas gérer rationnellement un millier de candidats comme on ne peut pas gérer des milliers de listes. C’est extrêmement difficile, il faut bien avoir un tamis », a dit la coordonnatrice du Pole parrainage de Bby. C’est que pour elle, cette question de maintien ou de suppression du parrainage est « même dépassée ».
« Le parrainage date de l’élection 2019. Ces gens qui s’agitent avaient cherché des voix. Ce qui veut dire qu’ils ont reconnu l’existence de la loi qu’ils ont appliquée et qu’ils continuent d’appliquer tout simplement. Tous les acteurs qui s’érigent aujourd’hui contre le parrainage avaient collecté certains parrainages de manière infructueuse parce qu’il faut collecter entre 30 000 et 55 000 signatures, soit 0,8% du fichier. Toutes les parties ou un candidat sérieux peuvent le faire, ce n’est pas quand même une mer à boire. Si vous ne pouvez pas l’obtenir, c’est que vous pouvez peut-être aller au sein d’une coalition », a-t-elle expliqué. Mimi Touré, qui était entouré des alliés de l’Apr, assure que le parrainage « n’est pas un système d’élimination », mais souligne que « tout le monde ne peut pas être candidat ». Par conséquent, estime-t-elle, « si on veut soulever la question, c’est à des buts électoralistes ».
Sur la Cedeao : « Nous respectons les lois de notre pays »
Interpellée sur la Cour de justice de la Cedeao qui avait ordonné la suppression du parrainage, la responsable de l’Apr soutient : « Nous avons répondu pour dire que nous respectons les lois et règlements, c’est bien que vous donniez votre avis. Mais nous respectons nos lois qui sont les lois de notre pays. » Elle ajoute : « Une démocratie, elle s’organise et lorsqu’elle est désorganisée, elle s’appelle l’anarchie. Et personne ne peut prospérer dans l’anarchie. »
Aminata Touré ne refuse pas une autre formule de parrainage comme cela se passe avec la France qui applique le parrainage d’élus. Mais encore, elle relativise : « Certains candidats avaient zéro en 2019, si on avait appliqué cela, ils n’auraient pas été candidats. Il y a des pays où il faut être parrainé par des élus. Voilà que la majorité n’a pas choisi d’aller dans ce sens-là parce qu’on considérait que ce serait restreindre la démocratie. La question, à mon avis, se pose de manière relativement simple. »