L’arrestation des rappeurs Simon et Kilifeu ne laisse pas indifférent le collectif Ñio Lank. Il interpelle d’ailleurs la justice. Après la publication d’une vidéo montrant l’ancien député Seydina Fall Bougazelli montrant des faux billets aux gendarmes, le collectif demande la libération de Kilifeu et Simon ou le retour de Bougazelli en prison. «Il faut que la justice fasse un choix», lit-on dans un communiqué.
Le collectif souligne que la vidéo tournée par des gendarmes, comme élément de preuve, enregistre clairement les images et propos d’un «trafiquant de faux billets, pris la main dans le sac» par des enquêteurs. Pour Ñio Lank, une telle vidéo ne peut être ignorée par la justice, au point de mettre en liberté provisoire le sieur Boughazelli, pour lui permettre de continuer ses activités politiques, mener ses affaires personnelles et même menacer les gendarmes enquêteurs en les faisant passer pour des corrompus.
«Comment cette même justice, peut-elle ensuite se saisir d’une affaire privée concernant Kilifeu et Simon pour les mettre au gnouf, illico presto», poursuit Ñio Lank, ajoutant que le «deux poids deux mesures est évident et totalement scandaleux». Surtout, poursuit-il, lorsque l’affaire Bougazhelli est un crime d’une «extrême gravité» qui n’a d’ailleurs rien à voir avec les actes reprochés aux deux activistes. Ñio Lank souligne que la vidéo concernant Bougazhelli montre suffisamment qu’il est mouillé, sans aucun doute possible, sur le trafic de faux billets qui lui a valu son interpellation.
D’autre part, le collectif s’étonne que la Bceao n’ait pas déposé plainte, alors que l’institution avait attaqué en justice l’activiste Kemi Séba qui avait brûlé un billet de Cfa en guise de protestation.
«Comme quoi, la position de la Bceao, tout comme celle des juges, ne serait pas aussi cohérente lorsqu’il s’agit de proches du pouvoir concernés par le trafic de faux billets. Autrement, après avoir fini de jeter l’opprobre sur les politiciens, les Sénégalais risquent de jeter les juges dans la même fosse que les hommes de peu de conviction dont les décisions ne sont que des actes de complaisance et de soumission pour sauver leurs propres intérêts», prévient Ñio Lank.
Enfin, le collectif, qui attend encore de voir la suite diligente de l’affaire des députés impliqués dans le trafic de passeports diplomatiques au profit d’épouses fictives, soutient qu’ils doivent démissionner immédiatement pour se mettre à la disposition de la justice. A défaut, dit-il, la levée de leur immunité s’impose dans les prochains jours.