Le 1er février 2012, Macky Sall, alors opposant, écrivait au Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour dénoncer « les violations des droits fondamentaux des Sénégalais ». Et pour lui demander d’interpeller l’Etat du Sénégal pour qu’il respecte le « Droit inaliénable de tout peuple à s’exprimer librement et à manifester pacifiquement pour le respect de la Constitution et de la démocratie ».
C’était suite à des manifestations qui s’étaient déroulées les 30 et 31 janvier 2012 et qui avaient occasionné 5 morts et plusieurs blessés, suite à la validation de la candidature de Me Abdoulaye Wade à l’élection présidentielle de 2012.
Seydi Gassama a déterré ladite lettre pour mettre l’actuel président devant la responsabilité de ses écrits antérieurs en contradiction avec ses agissements d’aujourd’hui.
« Nous demandons au Président Macky Sall de tenir les promesses soulevées par son élection à la tête de l’Etat. Il ne peut pas, opposant, dénoncer avec autant de véhémence les atteintes au droit de manifester de façon pacifique et les meurtres de manifestants par les forces de sécurité, interpeller la plus haute autorité onusienne en matière de droits humains au sujet de ces atteintes, et s’engager dans la voie du pire une fois élu », a écrit le responsable Afrique d’Amnesty International..
Qui ajoute: « Il y a ceux et celles qui acceptent qu’un politicien puisse se renier, parce qu’ils/elles participent à son pouvoir ou que leur gagne-pain en dépend, ou pour d’autres considérations subjectives. C’est la primauté de l’intérêt particulier sur l’intérêt général, le niveau zéro de conscience citoyenne quelques soient les apparences. Transiger avec le respect des droits humains et des principes démocratiques, c’est condamner le pays à un éternel recommencement ».