A l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb), c’est l’émoi et la tristesse, après le décès tragique de l’étudiante Seynabou Ka Diallo. Cette dernière, disparue depuis mardi, lors d’une manifestation des étudiants, a été retrouvée « morte et violée » selon ses camarades, ce vendredi, dans un village situé à 1 km de l’université.
Etudiante en licence 2, Seynabou Ka Diallo plus connue sous le nom de Kadia est originaire de Bambey, était âgée d’une vingtaine d’années et résidait au campus de l’Ugb. Selon un de ses camarades de promo, Ndiaga Sylla, le jour de sa disparition, la jeune fille avait participé comme tout le monde, à la manifestation des étudiants qui exigeaient la reprise des travaux de la voierie interne au niveau de l’université. Une manifestation qui avait débouché sur un affrontement avec les gendarmes. Seulement, après cette manifestation, personne n’a revu Kadia. Sur les circonstances de sa disparition, les étudiants ne savent pas grand-chose. En effet, c’est bien après ces affrontements, que ces camarades ont remarqué son absence. Inquiets de ne pas la revoir revenir dans sa chambre, ses camarades ont entamé des recherches au sein du campus, en vain.
L’insécurité au niveau du campus pointée du doigt
Des recherches qui ont duré trois jours. Et c’est ce vendredi vers les coups de 14 heures qu’on leur a annoncé la mauvaise nouvelle. Décrite comme une fille « humble, gentille et travailleuse », Kadia était inscrite en Licence 2 de la faculté de Sciences agronomique, de l’aquaculture et des Technologies alimentaires, dans la section agro-alimentaires. Très remontés, les étudiants sont en train de se concerter selon Ndiaga Sylla pour voir l’attitude à tenir, mais en attendant, son département a fait une cessation pédagogique pour ce samedi et le lundi.
Les étudiants qui déplorent le manque de sécurité au niveau du campus social de l’université Gaston Berger en général, expliquent qu’ils sont victimes de plusieurs agressions dans l’enceinte même de l’université. « Il y a une grande insécurité ici. A plusieurs reprises, des étudiants ont été agressés et dépouillés de leurs ordinateurs car on est dans une zone isolée, il n’y a pas de lumière et il y a plusieurs portes. Contrairement, au contrôle strict qu’il y a à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar où on réclame les cartes d’étudiants, ici les entrées et sorties ne sont pas contrôlées. On entre comme on veut. On ne voit même pas les vigiles qui sont seulement dans les services pédagogiques », a déploré Ndiaga Sylla. En attendant, une enquête est ouverte par les gendarmes de Diama, pour retrouver le ou les assassins de Kadia.