Après le départ de l’armée française, le Mali rêve de retrouver sa stabilité et son indépendance pleine. Mais comment ? Avec les nouveaux partenaires russes ?
Il y a plus d’un an, les premiers russes débarquaient à Bamako. C’était le début de la fin d’une relation historique entre le Mali et la France, devenue indésirable. Les forces de Barkhane ont été chassées du pays, dans un contexte de forte poussée du sentiment anti-français. Arrivés en héros, les nouveaux partenaires de Bamako n’ont depuis pas réussi à modifier notablement le rapport de force sur le terrain. Les terroristes continuent de sévir dans le nord et le centre du pays.
Les russes amoindris depuis la guerre en Ukraine ?
Le Mali devrait raisonnablement revoir sa stratégie pour la résolution de sa crise multidimensionnelle. Les russes, les nouveaux partenaires, sont arrivés avec la guerre contre l’Ukraine. Donc sur plusieurs fronts.
Diversifier les alliances avec les grandes puissances
Le Mali ne bénéficie donc pas de toute la force de ses nouveaux partenaires qui sont sur d’autres fronts. Mais cela n’implique pas de retourner dans les bras de Paris, qui a eu dix ans pour faire ses preuves. Le Mali devrait maintenant prendre son destin en main. Mais comment ? On pense qu’il pourrait dans un premier temps multiplier les partenariats stratégiques militaires. Notamment avec les Etats Unis, la Chine, la Turquie, en plus de la Russie et de la France. En misant sur la concurrence, Bamako tirera profit de l’expertise de chacun, tout en se tenant hors de leur joug.
Des appels pour une souveraineté totale
Par ailleurs, le Mali devrait travailler à la création d’une force ouest-africaine financée par les Etats de la région. L’union faisant la force, les pays de la zone aideraient le Mali à se débarrasser de la menace djihadiste plus efficacement. Ces propositions concrètes ont déjà été émises par des leaders politiques maliens comme Aliou Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba. Ce philanthrope et homme d’affaires ne jure que par la souveraineté sécuritaire, politique, économique, énergétique et alimentaire de son pays.
Une élection présidentielle décisive en 2024
Le député de Kayes prône également un pacte de stabilité au Mali. Un brin rêveur, le PDG d’Hydroma n’en est pas moins un patriote qui rêve de donner à son pays la stabilité et le développement durable. Mais il n’est pas le seul à émettre ces souhaits. Il y en a une pléthore. Et ils présenteront tous à l’élection présidentielle 2024. On pense au milliardaire Mamadou Sinsy Coulibaly, à l’ancien premier ministre Moussa Mara, aux leaders du mouvement contestataire M5 et même à Assimi Goita, qui ne cache plus son ambition présidentielle.