Le remplacement du général Jean Baptiste Tine du Haut Commandement de la gendarmerie nationale par l’ancien gouverneur du palais fait jaser la classe politique. Ce changement de poste qui sonne comme une «sanction», suscite moult commentaires dans le landerneau politique et sur les réseaux sociaux. Le colonel à la retraite Abdourahim Kébé affirme sur Seneweb, que le régime projette «de s’appuyer sur ses forces de sécurité bien dotées et prêtes pour la répression». «Avec la nomination d’un homme du sérail à la tête de la gendarmerie nationale, Macky pose encore un acte. Ce général est un zélateur de son régime», dit-il, ajoutant qu’il a d’ailleurs été au cœur de son arrestation à la suite des élections «confisquées de 2019».
Paraphrasant le leader de Pastef/Les Patriotes, Colonel Kébé de faire savoir : «Ceux qui ont lu ‘Pour l’honneur de la Gendarmerie’ du colonel Abdoulaye Aziz Ndaw en savent plus sur cet officier général». Revenant à la charge, il signale : «Macky équipe les forces et place ses bras armés à la tête. Si l’équipement des forces de défense et de sécurité est à encourager dans le cadre global d’un outil dissuasif contre des visées extérieures, il reste que le plan d’équipement en matériels répressifs et d’accroissement en personnels pour un horizon ciblé (2024) cache mal un dessein inavoué dans le cadre d’un contexte de méfiance et de défiance contre un président à qui on prête l’intention de vouloir forcer un troisième mandat». Toutefois, il soutient que si l’ambition de Macky est de faire sévir, c’est peine perdue. Car selon lui, les forces de défense et de sécurité sont issues du peuple et leurs cœurs battent à l’unisson avec le pouls du peuple sénégalais. Le colonel rappelle par ailleurs que les chars, mitrailleuses, roquettes et obus n’ont pas vocation à être utilisés contre ses propres populations. «Ainsi, grâce à l’esprit républicain de ses cadres militaires qui ont toujours refusé d’être entraînés dans les intrigues politiques, le Sénégal a su garder sa stabilité. Espérons que les nouveaux promus éviteront de se faire hara-kiri en servant de bras armé à quelqu’un qui n’incarne plus l’expression de la volonté populaire», indique également le colonel Kébé.
