“La forte canicule qui sévit actuellement dans la capitale s’expliquerait par la fin de l’hivernage et le fait que l’atmosphère soit peu chargée d’humidité ainsi que par la présence de peu de nuages.” C’est en tout cas l’avis de deux doctorants spécialisés en climatologie.
Dakar étouffe. Depuis quelques jours, une forte canicule s’est abattue sur la capitale, transformant les chaumières en brasiers. Malgré la proximité de la mer qui entoure Dakar sur trois cités ! « La chaleur est due à la fin de l’hivernage. Donc, durant cette période, il y a peu de nuages. L’atmosphère est peu chargée en nuages et, par conséquent, nous avons de la chaleur. C’est différent de ce que nous avions au mois d’août durant lequel l’humidité est chargée. Donc, il fait moins chaud. Mais plus l’hivernage tire à sa fin, plus la chaleur monte en puissance », explique le jeune doctorant en climatologie, Yaya Mansour Diédhiou dans les colonnes du journal Le Témoin.
A en croire notre interlocuteur, d’ailleurs, à l’intérieur du pays la chaleur est à un niveau supérieur. Une manière de dire que les habitants de la capitale auraient raison de se plaindre… Selon Marie Augustine Ndour, doctorante en climatologie au département de géographie, on note une forte humidité à partir de 6h au niveau du centre-ouest du pays vers Fatick, Diourbel, Kaolack et au sud du pays vers Ziguinchor, Kolda et Sédhiou. Ce qui fait que vers 18 heures, on atteint souvent 98 voire 99 % d’humidité.
En revanche, à Dakar, vers 6h, c’est entre 90 %, et on constate une baisse d’humidité. Ce qui fait qu’on ressent une grande chaleur. « Il y a également le retrait de l’équateur météorologique qui a commencé depuis le mois de septembre et nous sommes en fin d’hivernage. Depuis la semaine passée, il n’y a s pratiquement plus de pluie. Donc la chaleur est là, l’équateur météorologique commence à redescendre vers le Sud. Le seul conseil, c’est juste dire à la population de boire beaucoup d’eau » précise la jeune doctorante en climatologie…
Le chef du service prévisions et réductions des risques de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) y va également de ses explications. Selon lui, il fait naturellement chaud au Sénégal en cette période de l’année. Cependant, dans le contexte actuel des changements climatiques, cette chaleur s’accentue en raison de la tendance haussière des températures. « Durant ces derniers jours, le régime de vent qui a prédominé sur le pays est un vent d’harmattan de secteur Est et Nord-est qui traverse les régions désertiques, chaudes et sèches. Par conséquent, la chaleur est davantage ressentie sur tout le territoire national», explique à nos confrères, Papa Ngor Ndiaye, chef du service prévisions et réductions des risques de l’agence météorologique.
A en croire notre interlocuteur, au cours des prochains jours, la sensation de chaleur sera moins marquée sur une bonne partie du pays, notamment sur les localités proches du littoral.