Le président Macky Sall a rencontré hier, la communauté des Daaras. Il lui a été posé la question de maîtres coraniques et autres responsables de mosquées qui ont maille à partir avec la Justice. Question sur laquelle le chef de l’Etat s’est largement exprimé avec quelques précisions.
«Au Sénégal, quand quelqu’un est emprisonné, on dit que c’est le président qui l’a emprisonné. Quand vous êtes accusé aussi, on dit que c’est le président qui l’a accusé. Le président n’emprisonne pas, il ne libère pas. Ce qu’il peut faire, c’est de gracier au terme du processus judiciaire. Je ne citerai pas de cas. Mais, quand vous êtes emprisonné, c’est qu’il y a quelque chose. Si vous vous limitez à enseigner, vous ne risquez pas d’être accusés de quoi que ce soit. J’ai la situation, région par région. J’ai entendu vos doléances. S’il s’agit de dossiers administratifs qui ne sont pas graves, on peut voir comment faire pour faciliter les choses.
«Il y a des situation sérieuses où il faut que la Justice fasse son travail. Si c’est de l’escroquerie, c’est pardonnable ou arrangeable. Certains sont arrêtés avec des armes de troisième degrés, sans autorisation. Il y a, par contre, des affaires administratives. C’est quand il y a des oppositions entre idéologies qui conduisent à la fermeture d’une mosquée par exemple. Ce sont des choses que l’administration peut régler sans recourir à l’emprisonnement. Il y a aussi des cas d’abus de confiance»
«Il y a aussi des cas de séquestration de mineur, d’association de malfaiteurs et de violence. Là, la justice ne regarde si l’accusé est maître Coranique ou pas. Elle s’intéresse à ceux qui sont cités et le tribunal fait son travail. Il y a les coups et blessures volontaires, les actes de torture sur des enfants talibés. Je pense que si on en discute, des solutions seront trouvées et qu’il y aura peut-être moins des cas de ce type, tout en renforçant la formation. Le garde des sceaux est là. Pour ce qui est de son ressort, il peut voir comment faciliter les choses. Que ceux qui doivent être jugés le soient, de voir les cas de longue détention préventive de sorte qu’ils puissent être jugés ou voir comment les libérer. Je pense que c’est faisable. »