Reporters sans frontières (Rsf) condamne la détention du journaliste Pape Alé Niang, poursuivi, entre autres, pour avoir diffusé des informations «nuisant à la sécurité».
Rsf demande sa libération immédiate. «Il est anachronique de voir un journaliste en prison dans un pays comme le Sénégal, considéré comme l’une des démocraties les plus stables en Afrique et doté d’un paysage médiatique pluriel et foisonnant. Nous demandons aux autorités de libérer le journaliste Pape Alé Niang et d’établir un dialogue avec les acteurs de la presse. La dépénalisation des délits de presse n’est toujours pas effective au Sénégal et cela continue de poser problème. Les textes régissant les médias doivent être réexaminés.»
La déclaration est du responsable du Bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (Rsf), Sadibou Marong. Rsf rappelle que le journaliste arrêté dimanche 6 novembre, Pape Alé Niang, avait été placé en garde à vue pendant trois jours et inculpé, avant d’être mis sous mandat de dépôt le 9 novembre. Rsf signale que le journaliste membre de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (Cenozo) a l’habitude de traiter en direct des sujets d’actualité.
Rsf soutient que dans un entretien avec Maître Ciré Clédor Ly, l’avocat a qualifié de «montagne d’hérésies» les charges qui pèsent sur le journaliste. Pour Rsf, ces charges disproportionnées pourraient pousser d’autres journalistes à l’autocensure et bloquer toute initiative d’enquête au nom du droit du public à l’information. Ainsi, Rsf dit se joindre aux associations de la presse pour demander la libération du journaliste.