Ousmane S. s’était rendu lui-même au commissariat de Yeumbeul, alors qu’il venait d’ôter la vie à la jeune Fatou B. Dans un premier temps, il a confié aux limiers qu’il a découvert le corps sans vie de la victime dans sa chambre. Mais, il ne sait pas comment il s’est retrouvé dans la pièce.
Quand les limiers se sont déployés sur les lieux, ils ont trouvé la fille dans un état second. Et l’autopsie a révélé qu’elle est morte par strangulation. Acculé par les enquêteurs, Ousmane laisse entendre qu’en réalité Fatou était sa copine. D’ailleurs ils ont entretenu à deux reprises des rapports sexuels.
Quelques jours plutôt, il lui avait acheté un téléphone. Mais, le jour des faits, la fille est venue chez lui sans le portable. Quand il lui a demandé où est ce qu’il l’avait laissé, la défunte lui a dit qu’elle l’a vendu à 9.000 francs. S’en est suivie une altercation et il ne sait pas ce qui l’a poussé à étrangler à mort son amante.
Devant le magistrat instructeur, Ousmane a changé encore de version pour dire que juste après la prière du vendredi, il avait aperçu la petite qui tenait un exemplaire du coran. Il s’est approché d’elle et a demandé à lui parler. Il l’a ensuite entraînée dans sa chambre. Sur place, il a voulu la forcer à des rapports sexuels, mais la fille a refusé.
C’est dans ces circonstances qu’il l’a empoignée, puis violée. « Elle est morte avant même que je ne jouis », a-t-il lâché. Sur la base de ces terribles aveux, Ousmane B. a été renvoyé hier, devant la chambre criminelle de Dakar, après huit années de détention préventive. Mais, il a écarté la thèse de l’agression sexuelle, soutenant que la fille était consentante. Seulement, elle a voulu sortir de la chambre juste après leur partie de plaisir.
De peur qu’elle rencontre les fidèles qui revenaient de la mosquée, il l’a sommée de rester, mais elle a dit niet. Elle forçait la porte et c’est ce qui l’a poussé à l’etrangler. Mère de l’accusé, Kiné D. a déclaré que le meurtrier est sorti de sa chambre en pleurs après avoir commis l’irréparable.
« Il m’a assuré qu’il se rendait à la police », a-t-elle témoigné. De l’avis de Me Camara, on a affaire à un psychopathe. Car l’accusé a commis un acte odieux en ayant toute sa lucidité.
« Dans sa famille, il est décrit comme un individu coléreux, très impulsif qui n’épargne personne même sa propre mère. Tout le contraire de la jeune fille qui est peinte comme une fille très naïve. Même son maître coranique l’a confirmé. Sa famille est peinée. Ils n’ont pas eu le courage de venir assister à ce procès parce que ça réveille des souvenirs douloureux », a déploré l’avocat de la famille de la victime qui a demandé à la chambre de condamner l’accusé à la hauteur de ses actes.
Le maître des poursuites a accédé à cette requête. Il a requis la réclusion criminelle à perpétuité pour séquestration, viol, pédophilie et détournement de mineure. Le jugement sera connu le 2 août prochain.